Blanc Soleil - en hommage aux Gilets Jaunes-


Blanc Soleil


A quoi pense-t-il ? Est-il heureux ? Il ne se pose même pas la question
Sa fièvre le pousse à se faire prendre au sérieux, lui le Monsieur.
Quels sont ses désirs ? Ses désirs autres que de caresser la peau…
Des enfants en a-t-il à lui ? Des enfants qui de soi font briller les yeux
De sourires ou de larmes,
Le soir dans son lit, je ne perçois pas qu’il ait sous lui
Quoi que ce soit qui vraiment le reluise.

Jupiter ! Plutôt son fils, Mercure
Celui que l’on met dans le derrière pour prendre sa température
Avec plus ou moins de désinvolture, le geste précis, parfois brutal
Surtout dans la station verticale !
Mercure, le dieu des marchands et…des voleurs
Marié à Maïa, sa mère
Inceste politique peau lithique
Rare friandise pour un trognon des beaux quartiers
Cronos émasculant Ouranos sur son scooter
Epousant Gaïa !
Pour transformer l’or en cuivre
Jupiter dieu de lumière tenant la foudre…fiscale
Ce dieu du gaz
De quoi rendre les chérubins asociaux
Ce jouisseur au droit de cuissage
Que le père voulut dévorer
Et que par retour, par dépit c’est lui qui dévora Rhéa sa mère.
On ne s’en sort pas de ce cynique quadrilatère délétère malsain fangeux
Du dieu il n’en a que les caractères négatifs :
Vanité, gaspillage, tyrannie, opportunité, bluff, colère
Un amalgame tissé de poudre aux yeux et de sinistres misères.

Chaque siècle a ses lots de révolte
Que récoltent les gouvernants quand ils godillent à contre sens des intérêts de tous.
La science, les avancées technologiques, avancent de paire
La bourgeoisie leur confisque les fruits
Refuse le partage et glisse la mèche et le feu dans le fébrile héritage.
Le peuple, cette mère à vinaigre, ce n’est bon que pour leurs salades.
Mais l’avanie comme l’avarie sont en place.
Le moût, ça fermente. A la surface, y monte les bulles populaires et papales
De quoi y flanquer la fièvre puerpérale mon gros : l’intestin ça bourgeonne
Et quand ça explose….
Un temps pour jouir, un temps pour se goinfrer, un temps pour souffler puis souffrir
L’heure est venue mon bébé : faut te purger.
Bourgeois pseudo riches, riches pseudopodes colporteurs d’illusions
Qui de la case départ, mener droit à la prison
Du Japon
Avec pour paillasse le pissat du mépris
Pour couronne, celle d’un roi Carlos.

Que l’armée, cette brave fille de soldats, relève le défi
Qu’elle se trousse les manches et s’emmanche les débauchés de la pompe à phynance
Qu’elle ébauche un plan comme celui-là de jadis quand l’Allemagne
Se mordit les pieds sur la terrasse d’Angleterre.
Qu’elle y aille
Elle en a plus d’un, de général qui en serait capable de le lui tordre le cou
A ce furoncle, cette tare, ce vermicule de ratière
Juste bon à tordre la serpillière.
Flanquez- lui la dérouillée,  pochez-lui les yeux
Ça lui apprendra à nous faire les poches, ce moche
Ce mouchet, ce zest de racaille
Qui ne songe qu’à ses fiançailles à la Bourse.

L’Armée, c’est le Peuple
Et le droit partage du sang
Sur le front et sur l’outrage.
C’est ça l’égalité ; celle du sang versé.
C’est ça le partage, celle de la fraternité.
Le prix, notre prix, la Liberté.
Pour cela, no money.
Comme pour ces neufs tués sous Sadique Arnaud
Avec sous son panama sa flopée de terroristes et d’ boulangers.
Aux feuillets le fumiste fameux
Il aurait bien aimé tenir son Lebel
A côté de son castagneur, son premier sinistre.
Aux chiottes les fumeux !

Le nationalisme, la guerre !
Non, l’égoïsme bourgeois : l’incivile guerre.
L’exploitation libérale, la tricherie capitaliste :
La falsification des normes de pollution
La verte écologie du portefeuille.
Vous, vous les facteurs de troubles, les fauteurs de vices
La fonction de rébellion, la faction des lutins
La devise ? Diviser.
Le peuple : un gisement de couillons.
La Marseillaise : la faire au court-bouillon à coups d’canons.

Pour dorer son blason le monstre
Il attend ses premiers morts
Il aurait tant aimé être celui de Fourmies
Pour ainsi démontrer que pour être dans l’histoire
Pour être in il faut quelques décorations et quelques taches
De sang
Pas sur sa propre poitrine.

A quoi rêve-t-il de cloches en cloches
De promesses en promesses
Pour allant de défaites en défaites
Parler la bouche pleine de plein emploi de croissance et de pouvoir d’achat ?
C’est connu, de clichés en clichés
La parole attise l’espérance et l’espérance entonne l’attente
De quoi laisser passer le train de la démesure.
Flonflons blablas gilets jaunes
A l’ouvrier la charrue
A l’élite la Rolex
A lui le fuel, à l’autre l’avion cargo, la voiture électrique
A toi le vélo, la peau, la roulette et la trique.

A quoi rêve-t-il ?
A cet autre, ce grand, ce génie, ce géant
Qui alla de clocher en clocher
Celui qui se paya deux iles
L’une à l’Elbe l’autre à Sainte Hélène
Lui, ce nématode qui dans la désunion n’en a qu’une
Pauvre homme
La Réunion.

Le monstre, ce sans cœur, ce sans grade
Cet égoïste rétrograde ce pet de foire
Celui qui préfère verser des millions d’euros
A l’entretien des ceintures de châteaux !
Quand on est que roitelet faut bien jouer les grands princes
Les grands seigneurs pour que l’Histoire retienne qu’il en fut aussi, lui
De ces riches détourneurs historiques voleurs de prébendes
Confiscateurs de charges et de régales
Falsificateurs de monnaie
Usurpateurs en tout genre
Détrousseurs de jupons
Colporteurs de vérole
Avec pour lanterne leur vessie
Avec pour toute bourse l’odeur des latrines
Avec pour descendance une nuée de pots percés.
Dans leurs restaurants étoilés
Qu’en ont-ils à foutre de vos restos du cœur ?
De riche ! Il n’y a pas mieux que le fumier.
Alors que les autres par habitude se la serrent
La ceinture
Et mangent des cailloux
Qu’il reçoit étonné maintenant sur la tête ce monstre a-démocratique
Dont la seule vue nous flanque la rancœur et la colique.

A quoi rêve-t-il ?
Aux tambours de Valmy
Ou aux gilets jaunes sur lesquels il vomit.


France
Il n’est pas Dubcek, c’est Nikita aux chèques croute chou
Prague te regarde.
Il est à lui seul Salazar et Caetano
Et les Portugais te regardent comme ils regardent ton armée.
Ils avaient des tanks, des fusils d’assaut, des canons à eau
Ils ont le chant, le cœur, les œillets, l’auguste gloire
Et vous, vous avez la rose le lys et le bleuet.

Peuple de France cessez de vous laisser berner par l’élite
Sournoise à se gaver
Hâtive à vous pourrir.
Levée, debout, soulevée, France
Brise, brûle ce qu’ils adorent
Affirme- toi, réclame, exige et partage
Nulle paix, nul otage
L’Histoire n’aime que ceux qui la servent.



Blanc soleil l’Europe a besoin de nous
Et
Nous n’avons pas besoin de cette Europe vaine :
Dans le blanc du soleil il n’y a plus de sang
Dans la bourgeoise veine il coule en vrais semblants.
N’y valsent que dentelles du Maroc
Chemises Cardin diamantée Dior
Falbalas de bal de mousquetaires en chambrée
De douairière fripée fagotée lamée d’or
De puceau derrière sa muleta
Qui ne songe qu’à lécher nos vieilles roubignoles
Trop trognon dans son immense gâteau
A pleurer Benalla.

A quoi donc songe-t-il ?
Au soleil d’Austerlitz !
Il se voudrait l’un des trois empereurs
Et négocier avec Koutousov !
Faut te cacher
Toi, petit toutou tsarévitch qui acheta la charge à Attali comme d’un  reliquat de Cotonou
Pour aussitôt te faire adouber dans le souffle d’un filon d’harmattan.
Faut te cacher.
Hop, au panier !

La révolte est un blanc soleil cerclé de rouge.

Rêve-t-il à Madrid que Murat  réprima ce qui fit que l’Espagne se délivra !
A Marat, encore journaliste, et ses massacres de Septembre
Ou à Charlotte dans la salle de bain ?
A quoi rêve-t-il donc ?
A Dieu, au Verbe !
Oui…

Promettre et croire : deux verbes toujours intacts
Qui ne coûtent rien
L’un conditionnel
Les deux toujours présents
Sauf à devoir y répondre de leur inopérance
Inconditionnelle
Et de la vaine désespérance.

A quoi songe-t-il donc ?
Au port de Joinville sur l’île d’Yeu
Où il pourrait s’y couler moulé en jours bienheureux
A décembre 1947 et à ses quatre vingt mille réservistes ?
A Louvel Pierre Louis en selle, peut-être, pour un duc,  lui l’archi.
Où à mai 1917 avec l’exécution des meneurs.
A mai 68 ou mai 1871 ?
La semaine sanglante de Thiers ça lui irait bien aussi à lui
Oui mais, il n’est pas Clemenceau
Et l’armée il se l’est mise à dos !
A moins que ce soit aux Trois glorieuses de Juillet
Où il devrait fuir à Rambouillet
Et peut-être comme l’autre évaporé du train
Dans les bassins y faire trempette pour se fraîchir les idées
Du derrière.

A quel soleil de blanc neige songe-t-il
A quel néant, lui qui y est déjà ?
A Fieschi le conspirateur. Non, les Corses le laissent tranquilles.
A Vilain ce vilain Raoul qui se paya Jaurés
Et sauva sa tête pour finir en Espagne.
A Gorgoulov qui lui donna son chef contre celui
Du président Doumer :
A votre santé Anatole.
Peut-être à Darlan, Henriot, Mandel
Oui, peut-être. Mais lequel ?
A la nuit de1962 au métro  Charonne
Que neuf morts, que deux cent cinquante blessés!
Il espère faire mieux et…
Rêver comme un métronome en se touchant le nez
Lui, Polignac, le jules de l’impopularité
Lui, de la Bourdonnaye de la Blanche Terreur!

Peut-être rêve-t-il en bon observateur à
De Görz pour mourir de soi
Même sans toit ?
Aux revendications des Carnuts ces autres gilets !
Il songe à Guizot et au Vaud de Clarmont avant Brompton
Et il se dit sans doute, malgré tout  « j’y suis j’y reste »
Comme Mac Mahon –tiens ! ça rime- attendant son retour de veste
A moins qu’il ne songe à Orsini
Felice pour être plus précis.
Ou d’un retrait à Chislehurst
Le cul sur des pointes de silex.

Qu’il se rassure il est de plein front sur les pas de Thiers
Qui privilégia les impôts indirects pour protéger la manne des bourgeois.
Hé, à travers lui l’Histoire se renouvelle !
Sera-t-il emmené de nuit à Saint Denis :
Impopularité oblige.
Il songe à l’avant Pompadour et à l’édit de Marly
Faire payer un vingtième aux riches
Quelle aberration : des impôts, à eux
Alors que lui a osé faire le contraire : leur supprimer l’ISF.

A moins qu’il songe à l’apprêt !
Enjoliver pour berner.
Oui, mais lui, aura-t-il un après ?
Oui… mais lequel ?
C’est toujours un mois de mai que le soleil se lève ou se couche
Rouge ou blanc cerclé de feu
Mais là aussi, faudra attendre  encore l’année prochaine
Pour voir s’éclipser ou s’effondrer, les naines européennes.

Jean Pierre Payen
29/11/2018
En Hommage aux Gilets Jaunes.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les Actes de Mahomet

Cet Homme est dangereux